Jules Sirveaux dit Delphin Il s'est suicides au gaz dans son appartement.

Parce qu'il mesure 1 m 05, le lilliputien Delphin se taille une petite réputation au café-concert en parodiant l'enfance. Il chante Les Bébés de Xavier Privas : Quand les bébés sont sans joujoux Ils ont de vilains airs jaloux Et crient ! Le personnage de Tyltil dans L'Oiseau bleu de Maeterlinck, en 1908, ajoute à sa renommée. En 1909 Delphin joue Ce cochon d'enfant d'André de Lorde au Théâtre de Cluny. En 1911 la société Éclair le fait débuter à l'écran. On le retrouve en professeur de boxe pour rire, le 7 juin 1911 dans un impromptu, Entre la coupole et les lèvres, que donne un seul soir Sacha Guitry. Mais c'est surtout au music-hall que Delphin fera carrière : on le voit en janvier 1912 au Moulin-Rouge, avec Pépa Bonafé dans La Revue en chair et en rosse, bientôt au Moulin-Bleu dans Tais-toi, c'est fou. La même année, particulièrement bénéfique, le cinéma sollicite Delphin, qui joue encore une fois un énfant, chez Pathé, dans Teddy est un mauvais élève. Puis il est avec sobriété Paul Dancourt, le douloureux héros d'un film de Feuillade, Le Nain. Un mois plus tard il interprète une seconde bande du même cinéaste : La Venin de Lucette, tandis qu'il se fait applaudir aux Folies-Bergère à côté de Jane Marnac dans une opérette : L'Éternelle valse. On retrouvera Delphin en mai 1914 dans une revue du Moulin-Rouge : Cache ton nu ! et plus tard, aux Deux Masques en 1916, avec Jeanne Bloch dans Plus de femmes légères. C'en est fini du cinéma muet. après 1912, mais Delphin poursuit sa route en scène. Le voici en 1922 parmi les principaux interprètes de la Revue de Marigny. Son parcours croise, au Little Palace, celui du débutant Henri Jeanson, lequel raconte dans Soixante-dix ans d'adolescence : « Il m'entraîne dans un bar de la rue Blanche. Il est très joli garçon le petit Delphin, toujours élégant, et il arbore la rosette d'officier d'académie. Il m'offre de me faire entrer dans la franc-maçonnerie, où il est maître. " On t'aidera", me dit-il. Mais je ne veux pas être aidé. » L'étoile Delphin déclinera bientôt. Quelques petits rôles dans le cinéma parlant (le principal du collège dans Zéro de conduite en 1934 ; un nain, évidemment, dans La Kermesse héroïque en 1935) ne le consolent pas d'être passé à l'arrière-plan. Delphin joue encore le bouffon du Joueur d'échecs (Dréville 1938). À la fin du mois d'avril, il rencontre dans la rue son ancienne partenaire du Nain en 1912, Renée Carl, et lui dit : « Dans huit jours, en entendra parler de moi ». Huit jours plus tard, on apprend que Delphin s'est suicidé.